« Cœur insouciant vit longtemps» - William Shakespeare
Et effectivement, les investisseurs peuvent paraître particulièrement insouciants en ce moment. Ainsi, malgré les incertitudes économiques et la persistance de l’épidémie du Covid-19, notamment aux Etats-Unis, les marchés actions et obligataires ont tous deux continué leur progression au cours du mois de juin. De plus, comme le mois dernier, les marchés actions européens ont fait nettement mieux que les marchés américains, ce qui est assez rare.
Olivier Malteste, Gérant Gestion multi-actifs Lyxor AM
Ainsi, plutôt que de s’inquiéter sur la reprise de l’épidémie, les investisseurs ont préféré se focaliser sur les chiffres économiques. L’indicateur des surprises économiques a en effet très fortement rebondi, le redémarrage progressif de l’économie mondiale se reflétant dans les statistiques d’activité qui n’ont cessé de surprendre à la hausse. Partout dans le monde, les données d’enquête et de confiance se sont améliorées. En Chine, la production industrielle n’est plus très loin d’avoir retrouvé son niveau de l’année dernière. Ce rebond de l’activité pourrait se retrouver lors de la saison de publication des résultats qui débute mi-juillet aux Etats-Unis.
Néanmoins, le rebond des indicateurs économiques est certes rassurant, mais il ne doit toutefois pas être confondu avec une reprise en « V », qui ramènerait rapidement l’économie à des niveaux pré-confinement. De même, la question d’un impact structurel de cette crise semble être loin d’être tranchée. L’endettement des Etats et des entreprises a bondi et cela aura nécessairement des effets contraignants sur la croissance à plus long terme. De même, les annonces de restructuration dans les grandes entreprises soulignent que l’emploi ne sortira pas indemne de cette crise.
C’est ce que représente désormais le bilan de la BCE par rapport au PIB européen. C’est un record mais c’est encore bien faible par rapport aux banques centrales américaines ou japonaises.
C’est le taux de chômage aux Etats-Unis. Il paraît certes très élevé pour la première puissance mondiale mais il a fortement reflué et était attendu à 19%.
A la fin du mois de juin, nous avons continué à réinvestir nos portefeuilles en réduisant la partie investie sur les marchés monétaires. Néanmoins, ce repositionnement ne s’est pas fait sur les actions puisque nous avons allégés nos positions sur les marchés américains, japonais et globalement renforcé les actions européennes.
Nous avons augmenté nos expositions sur les obligations souveraines à la fois sur les maturités courtes (entre 3 et 5 ans) et sur les obligations liées à l’inflation tout en réduisant légèrement le poids des obligations de maturité 10-15 ans.
Nous avons renforcé nos expositions sur le crédit en augmentant nos poids sur les obligations d’entreprises européennes à haut rendement et sur les obligations américaines.
Enfin, pour profiter du rebond économique plus important et plus rapide que prévu, nous avons augmenté notre exposition en matières premières.