« Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir ». – Pierre Dac
Les ETF présentent un risque de perte en capital ainsi que les risques cités dans la section 8.
Le dernier trimestre a de nouveau été favorable aux actifs risqués et beaucoup plus calme en ce qui concerne les marchés de taux, les investisseurs semblant s’accorder un instant de réflexion sur l’épineuse question de l’inflation et son impact sur les politiques des banques centrales.
Olivier Malteste, Gérant Gestion multi-actifs Lyxor AM
Ainsi, aux Etats-Unis, la reprise est forte, la consommation et la croissance sont bien au rendez-vous et la baisse globale des stocks semble montrer que l’offre n’arrive pas totalement à satisfaire la demande. De plus, certaines craintes de pénurie, notamment dans le domaine des semi-conducteurs, peuvent laisser penser que l’offre pourrait continuer à être insuffisante à court ou moyen terme ce qui pourrait conduire à renforcer l’inflation et à la rendre peut-être finalement moins transitoire qu’attendu. En Europe, le scénario central reste un fort retour de la croissance également mais décalé par rapport aux Etats-Unis, notamment en raison de la différence de rythme au début des campagnes de vaccination. La reprise de la croissance mondiale devrait également bénéficier aux sociétés européennes exportatrices.
S’il ne fallait retenir qu’un seul événement économique au cours des trois derniers mois, ce serait assurément la publication des chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis du 7 mai qui nous a fait penser à la célèbre citation de Pierre Dac « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir ». Ainsi, alors que l’on prévoyait d’observer une création d’un million d’emplois aux Etats-Unis au cours de mois d’avril, nous aurons dû nous contenter de 266 000 nouveaux emplois seulement. De plus, la publication de 916 000 emplois créés le mois précédent a été révisée à 785 000 emplois. Cela signifie donc que sur 2 mois, l’économie américaine n’aura finalement créé que la moitié des emplois escomptés.
Comment expliquer un tel écart, qui est historiquement l’une des plus grosses erreurs de prévision, et quels peuvent en être les effets à moyen terme sur les marchés ?
Si la faiblesse de la création d’emplois traduit un problème de demande de la part des entreprises, cela signifie que l’économie redémarre moins rapidement que prévu ce qui pourrait faire baisser les anticipations d’inflation et maintiendrait l’action des banques centrales encore sur la durée. Dans ce cas, et de manière contre-intuitive, cette faiblesse aurait donc un effet positif sur les marchés.
Mais cela pourrait également traduire un problème d’offre avec une population en âge de travailler qui préférerait finalement retarder leur retour à l’emploi. Ce raisonnement a ainsi poussé plusieurs États américains à mettre fin à des aides pour les chômeurs plus tôt que ce qui était initialement prévu, afin d’inciter à un retour à l’emploi plus rapide. Dans le cas d’un problème sur le marché de l’emploi lié à un manque d’offre de la part de la population active, les entreprises pourraient en effet avoir besoin de procéder à des hausses de salaires, ce qui militerait pour un retour plus durable de l’inflation.
Inflation transitoire ou inflation plus durable, telle est donc la question qui risque de se maintenir au centre des débats des investisseurs pour les prochains mois…